IRM de la prostate
Qu’est-ce que l’IRM de la prostate?
L’imagerie par résonance magnétique (IRM) est un examen médical non invasif que les médecins utilisent pour diagnostiquer et traiter certaines affections.
L’IRM a recours à un puissant champ magnétique, à des impulsions de radiofréquence et à un ordinateur pour produire des images détaillées des organes, des tissus mous, des os et de pratiquement toutes les autres structures internes du corps. L’IRM n’utilise pas de rayonnements ionisants (comme les rayons X).
Les images détaillées que révèle la résonance magnétique permettent aux médecins d’examiner les différentes parties du corps et de déterminer la présence de certaines maladies. Après l’examen, les images peuvent être étudiées sur un écran d’ordinateur, transmises par voie électronique, imprimées ou copiées sur un CD.
La prostate fait partie de l’appareil reproducteur masculin. Elle est située en avant du rectum et sous la vessie (où l’urine est stockée), entourant la partie initiale de l’urètre – le canal qui relie la vessie à l’extrémité du pénis et qui achemine l’urine et d’autres liquides corporels en dehors de l’organisme. La prostate contribue à produire le liquide laiteux appelé sperme qui transporte les spermatozoïdes hors du corps quand un homme éjacule. L’échographie et l’IRM sont les deux techniques les plus couramment utilisées pour étudier cette glande que l’on appelle prostate.
Quelles sont les indications courantes de l’IRM de la prostate?
La principale indication est l’évaluation du cancer de la prostate. L’examen est couramment utilisé pour apprécier l’étendue du cancer, afin de déterminer si la maladie est circonscrite à la prostate ou si elle s’est étendue à l’extérieur.
À l’occasion, l’IRM de la prostate est employée pour évaluer d’autres pathologies, notamment :
- l’infection de la prostate (prostatite) ou l’abcès prostatique,
- l’hypertrophie de la prostate, appelée hyperplasie bénigne de la prostate (HBP),
- les anomalies congénitales,
- les complications suite à une chirurgie pelvienne.
Qu’est-ce qui se passe lors d’une IRM de la prostate?
On vous demandera de vous changer et d’enfiler une chemise d’hôpital, puis de vous étendre sur la table rattachée à l’appareil de résonance magnétique. Le technicien positionnera une bobine spéciale autour de votre bassin pour capter les images. Une petite aiguille sera insérée dans une veine de votre bras ou de votre main; elle servira à administrer les médicaments suivants :
- Le Buscopan, qui contribue à réduire les mouvements de l’intestin. Ces mouvements, s’ils surviennent au cours de l’examen, peuvent affecter la qualité des images. En effet, il est important que les images soient aussi nettes que possible.
- Un produit de contraste à base de gadolinium, parfois simplement appelé « contraste », qui peut aider à discerner les tissus cancéreux. À noter que ce ne sont pas tous les services de radiologie qui utilisent un produit de contraste.
- Les sédatifs, pour vous aider à vous détendre et à vous endormir – si vous faites partie des 10% de personnes qui deviennent claustrophobes lorsqu’elles sont enfermées dans le caisson de l’appareil.
Combien de temps dure l’examen de la prostate par IRM?
Dans la plupart des cas, l’examen prend de 45 à 60 minutes, période durant laquelle plusieurs dizaines d’images peuvent être captées.
Quels sont les avantages de l’IRM de la prostate?
- L’IRM est une technique d’imagerie non invasive qui ne nécessite pas d’exposition aux rayonnements ionisants.
- Les tissus mous du corps, y compris la prostate et d’autres structures pelviennes, ressortent de manière plus claire et détaillée avec l’IRM qu’avec d’autres techniques d’imagerie. Ce surcroît de détails fait de l’IRM un outil précieux dans le diagnostic précoce et l’évaluation de l’étendue des tumeurs, comme dans le cas du cancer de la prostate.
- L’IRM s’est révélée utile pour le diagnostic d’un large éventail d’affections, notamment le cancer, l’hyperplasie bénigne de la prostate et les infections.
- La spectroscopie par résonance magnétique (SRM) permet d’examiner la composition chimique de la prostate, ce qui peut être utile pour reconnaître un cancer. La diffusion et la perfusion par résonance magnétique peuvent quant à elles mesurer d’autres propriétés tissulaires distinguant le tissu normal du tissu cancéreux.
- L’IRM permet de révéler des anomalies qui pourraient être masquées par le tissu osseux avec d’autres méthodes d’imagerie.
- Le produit de contraste utilisé en imagerie magnétique est moins susceptible d’entraîner une réaction allergique que les produits de contraste à base d’iode employés en radiologie traditionnelle et en tomodensitométrie.
Quels sont les risques d’une IRM de la prostate?
- L’examen par IRM ne pose quasiment aucun risque pour le patient moyen lorsque les consignes de sécurité appropriées sont suivies.
- Si la sédation est utilisée, il y a risque de sédation excessive. Cependant, le technologue ou l’infirmière surveillera vos signes vitaux pour minimiser ce risque.
- Bien que le puissant champ magnétique de l’appareil ne soit pas nocif en soi, les dispositifs médicaux implantés comportant du métal peuvent se dérégler ou causer des problèmes durant l’examen.
- Bien que rare, la fibrose néphrogénique systémique est désormais une complication reconnue de l’IRM – apparemment le résultat de l’injection de doses élevées de contraste à base de gadolinium chez les patients dont la fonction rénale est très réduite. Une évaluation minutieuse de la fonction rénale avant d’envisager l’administration d’un contraste réduit le risque de cette complication très rare.
- Il existe aussi un très faible risque de réaction allergique suite à l’injection du contraste. De telles réactions sont généralement bénignes et facilement maîtrisées par des médicaments. Si vous éprouvez des symptômes allergiques, sachez qu’un radiologue ou un autre médecin se tiendra prêt à vous venir en aide immédiatement.
Quelles sont les limites de l’IRM de la prostate?
La présence d’un implant ou d’un autre objet métallique rend parfois difficile l’acquisition d’images claires. Les mouvements du patient peuvent avoir le même effet.
Un rythme cardiaque très irrégulier peut affecter la qualité des images obtenues à l’aide des techniques de synchronisation sur l’activité électrique du cœur (telle que mesurée par l’électrocardiographie ou ECG).
L’IRM n’arrive pas toujours à distinguer entre les tissus cancéreux et enflammés, ou la présence de produits sanguins à l’intérieur de la glande – ce qui s’observe parfois à la suite d’une biopsie de la prostate. Pour éviter la confusion entre produits sanguins et tissus cancéreux sur les images, l’IRM de la prostate peut – lorsque c’est possible – être effectuée de six à huit semaines après la biopsie, le temps que les restes de saignement se résorbent.